Fronton du Panthéon, inscription "Aux grand hommes la patrie reconnaissante"

Vivre à en mourir. Missak Manouchian et ses camarades de Résistance au Panthéon

Exposition passée

À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian accompagné de son épouse Mélinée et de ses camarades de Résistance, découvrez l’itinéraire de Missak Manouchian et l’engagement des Francs-Tireurs et Partisans de la Main d’œuvre immigrée.

  • De février à mars 
    10h - 17h15

    D'avril à septembre
    10h - 17h45

  • Inclus dans le billet d'entrée du Panthéon. Choisissez "visite libre" dans l'e-billetterie.

    Gratuit pour les - de 26 ans

  • Tout public

  • La crypte est uniquement accessible en escalier. Plus d'information

  • Obtenez votre billet

Présentation

À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian accompagné de son épouse Mélinée, le 21 février 2024, sur décision de M. Emmanuel Macron, Président de la République, découvrez l’exposition « Vivre à en mourir. Missak Manouchian et ses camarades de Résistance au Panthéon ».

Retrouvez des documents originaux, des reproductions d’archives et de photographies et des carnets manuscrits de Missak Manouchian prêtés à cette occasion par le Musée d’art et de littérature d’Erevan, un schéma de filature de la Brigade Spéciale 2 ou encore lisez et entendez certaines des dernières lettres des condamnés, dont celle de Missak à Mélinée...

L'exposition prend place dans la crypte du Panthéon, à proximité du caveau où reposeront Missak et Mélinée Manouchian et comprend quatre sections, organisées de manière chronologique.

Section I de l'exposition

Du génocide des arméniens à la France du Front populaire

Plus de la moitié des Arméniens sont morts dans le génocide de 1915. Missak Manouchian, né à Adyiaman en Anatolie en 1906, en sort orphelin. Arrivé en France en 1924, il est poète et militant, rejoignant en 1934 le Parti communiste dont il anime la section arménienne au moment du Front populaire. C’est dans ce contexte qu’il rencontre Mélinée Assadourian, elle aussi orpheline du génocide. Les carnets qu’il remplit et les poèmes qu’il écrit témoignent d’un triple engagement, artistique, politique et amoureux. Il sollicite par deux fois, en 1933 puis en 1940, la naturalisation française. Mais c’est trop tard : la France se replie sur elle-même. En 1936, la guerre d’Espagne le marque fortement, comme toute la MOI et nombre de ses futurs camarades de combat engagés dans les Brigades internationales.

Section II de l'exposition

La Résistance

Missak Manouchian veut défendre la France contre le nazisme, comme nombre de militants étrangers de la main-d’œuvre immigrée. En juin 1941, la rupture par Hitler du pacte germano-soviétique, qui avait été signé en août 1939, soulage les militants communistes. La lutte armée devient une priorité pour le Parti communiste qui regroupe bientôt ses combattants au sein des Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Dans plusieurs villes de France, les étrangers sont regroupés au sein d’une branche spécifique, les FTP de la Main-d’Œuvre Immigrée (FTP-MOI). D’abord engagé dans le combat politique à la tête du groupe arménien de la Main-d’œuvre Immigrée, Missak Manouchian rejoint les FTP-MOI parisiens en février 1943. Les actes de résistance menés dans Paris, souvent spectaculaires, sont doublement importants : par l’influence qu’ils ont sur l’opinion française d’une part, et par l’insécurité qu’ils imposent à l’occupant allemand d’autre part. La police parisienne, surtout les Brigades spéciales, traque ces combattants au nom de la collaboration des polices. Finalement, le groupe que dirige Manouchian depuis début août est décimé à l’automne 1943 suite à trois longues filatures qui s’enchaînent de janvier à novembre.

Section III de l'exposition

Le procès de l’Affiche rouge

22 hommes et une femme sont condamnés à mort en février 1944 par un tribunal allemand. Les nazis accompagnent le jugement d’une campagne xénophobe, anticommuniste et antisémite. Mais, la fameuse Affiche rouge que la propagande allemande fait placarder par milliers finit par se retourner contre ses inspirateurs. Les 22 hommes sont fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien, comme l’est le 11 avril le chef militaire de tous les Francs-Tireurs et Partisans parisiens, Joseph Epstein, arrêté en compagnie de Manouchian mais jugé par ailleurs. Golda Bancic, seule femme du procès, est quant à elle guillotinée le 10 mai en Allemagne. Les dernières lettres de ces combattants, profondément émouvantes, témoignent aussi de leur engagement de résistants communistes étrangers, résolument attachés à la France qui les a accueillis. « Vive la France » écrivent-ils pour la plupart ou lancent-ils au moment de leur exécution.

Section IV de l'exposition

L’entrée dans la mémoire collective

Les combattants étrangers, et singulièrement Missak Manouchian, ne sont pas oubliés après la guerre. Ils le doivent d’abord aux poètes Paul Eluard puis Louis Aragon. S’inspirant de la dernière lettre de Missak à Mélinée, le poème de Louis Aragon, mis en chanson par Léo Ferré, fait entrer le poète résistant Missak Manouchian dans la mémoire collective des Français. Refusant de « refaire sa vie » comme le lui demandait Missak, Mélinée n’arrêta jamais, jusqu’à sa mort en 1989, son combat mémoriel. La mention « Mort pour la France » prit parfois du temps à être accordée à ces résistants – dès la Libération pour certains, en 1971 pour Manouchian, en 2023 pour Szlama Grzywacz. Avec la décision du Président de la République de décerner les honneurs du Panthéon à Missak Manouchian, aux 23 du procès de l’Affiche rouge ainsi qu’à Joseph Epstein, chef des FTP parisiens, ils bénéficient désormais de la reconnaissance de la Nation.

Commissaire de l'exposition

Denis Peschanski

Denis Peschanski est directeur de recherche émérite au CNRS. Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et des sciences de la mémoire, il a publié de nombreux ouvrages et articles. Il est coauteur de films sur l’Occupation, le régime de Pétain, la Résistance en général, et singulièrement celle des étrangers en France. Il préside le conseil scientifique et d’orientation de la Mission du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire.

Qui étaient Missak Manouchian et les FTP-MOI ? Interview de Denis Peschanski au Panthéon

video | Temps de Lecture12:25 min

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Autour de l'exposition

Visites commentées

Découvrez les mémoires de la Résistance au Panthéon, qui se rejoignent dans leurs combats pour la liberté et les valeurs républicaines, lors d'une visite de 1h30.

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