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Robert Badinter, la justice au cœur

Exposition à venir

À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Robert Badinter le 9 octobre 2025, le Centre des monuments nationaux présente, au sein de la crypte du monument l’exposition « Robert Badinter, la justice au cœur » du 11 octobre 2025 au 8 mars 2026.

  • De 10h à 17h15

  • Inclus dans le billet d'entrée

  • Tout public

  • L 'exposition se trouve dans la crypte du monument

  • Réserver vos billets

Présentation

L’exposition, placée sous le commissariat d’Eric Fottorino, écrivain et journaliste, met en lumière la genèse d’un engagement, marqué très tôt par l’expérience de l’antisémitisme pendant la Seconde Guerre mondiale, l’héritage familial, son combat en faveur de l’abolition de la peine de mort et ses autres grands combats d’homme politique.  

À travers une riche sélection de documents, photographies, extraits audiovisuels, objets personnels et ouvrages emblématiques; pour la plupart issus de la collection de Robert Badinter, venez parcourir un destin hors du commun.

Affiche de l'exposition "Robert Badinter, la justice au cœur" au Panthéon
Affiche de l'exposition "Robert Badinter, la justice au cœur" au Panthéon

JOEL SAGET / AFP

Une exposition en trois temps

Le parcours s’articule en trois volets, chacun placé sous le signe d’une figure tutélaire qui a inspiré Robert Badinter. À travers ces trois séquences, le visiteur mesure la force du parcours du Grand Homme, qui plaçait la justice et la dignité humaine au cœur de son action. Sa rectitude morale, sa droiture, ses engagements, son humanisme et son souci constant d’exemplarité font de Robert Badinter une irremplaçable et éternelle boussole, une voix de la sagesse et une conscience pour ses contemporains, qui ont conduit à son entrée au Panthéon le 9 octobre 2025.

Une jeunesse troublée, la guerre et l'après-guerre: Émile Zola

Plongez dans les origines familiales de Robert Badinter. Les archives photographiques évoquent la Bessarabie d’où étaient originaires ses grands-parents et l’installation de sa famille à Paris. Sa jeunesse est racontée à travers des documents intimes : des photos de famille et des images de l’exil et de la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale. Les drames qu’il a traversés comme l’arrestation de son père en 1943 et la déportation de ses proches, sont restitués par des cartes, affiches et archives d’époque. Ce premier temps, dominé par l’exemple de Zola, illustre comment la mémoire familiale et l’expérience de l’injustice ont forgé une conscience.

Le combat contre la peine de mort : Victor Hugo


Le second volet met en lumière le combat le plus emblématique de Robert Badinter : l’abolition de la peine de mort. Le manuscrit préparatoire de son discours à l’Assemblée nationale et les unes de presse comme celle de Libération au lendemain du vote ou celle du Monde ornée du dessin de Plantu « Merci, Robert Badinter », retracent ces journées décisives de septembre 1981. L'abolition de la peine de mort est l'aboutissement d'un combat en tant qu'avocat d'assise, débuté par un procès perdu en 1972, celui de Roger Bontems. Appelé sur six autres procès mettant en jeu la vie des accusés, il les sauvera tous de la mort, dans une défense devenant toutefois toujours plus difficile, du fait de la pression de l'opinion publique, favorable à la peine capitale, mais aussi à la tendance des jurés de se reposer in fine sur le droit de grâce présidentiel. Ce temps fort du parcours est placé sous l'égide de Victor Hugo, dont Robert Badinter partageait le combat contre la peine capitale.

L'homme politique et le réformateur: Condorcet

Ce dernier volet met en lumière la portée politique et philosophique de son engagement. Des photographies aux côtés de Pierre Mendès France et de François Mitterrand rappellent ses alliances et ses fidélités. Livres et documents témoignent de ses combats pour l’égalité : défense des droits des homosexuels, accompagnement des premiers parcours de transition de genre ou encore prises de position marquantes après l’assassinat de Samuel Paty. Ses actions en faveur de l’indépendance de la justice et de la préservation de l’État de droit y occupent également une place centrale.

Son admiration pour Condorcet se révèle tant dans ses discours que dans son ouvrage transparaît dans certains de ses discours, mais aussi dans son ouvrage coécrit avec son épouse, Élisabeth Badinter, consacré au philosophe. Enfin l'exposition revient sur ses réformes décisives pour humaniser la prison: suppression des quartiers de haute sécurité, amélioration des conditions de vie des détenus et avancées en faveur du personnel pénitentiaire.

Biographie de Robert Badinter

Robert Badinter connaît une adolescence bouleversée par la Seconde Guerre mondiale. La barbarie nazie frappe de plein fouet sa famille juive originaire de Bessarabie : après la déportation de son oncle et l’arrestation de sa grand-mère en 1942, son père est arrêté à son tour par Klaus Barbie, le 9 février 1943, et déporté. Aucun ne survit. Réfugié à Cognin, en Savoie, celui qui se fait alors appeler Robert Berthet bénéficie, avec sa mère et son frère aîné, de la protection de la population.

Diplômé en lettres et en droit, Robert Badinter devient avocat en 1951. A partir de 1965, il enseigne également le droit à l’Université, après avoir obtenu l’agrégation. En 1972, il est appelé à défendre Roger Bontems, accusé de complicité dans la prise d’otage et le meurtre d’un gardien et d’une infirmière à la prison de Clairvaux. En dépit d’une défense résolue, Roger Bontems est condamné à mort. Le spectacle de la guillotine transforme Robert Badinter, qui fait de la lutte contre la peine de mort en France le combat de sa vie. Ses plaidoiries déterminées permettent à Patrick Henry, mais aussi à cinq autres accusés, d’échapper à la peine capitale à la fin des années 1970.

Nommé Garde des Sceaux par François Mitterrand, Robert Badinter prononce, le 17 septembre 1981, un discours historique à l’Assemblée nationale pour demander aux députés de voter l’abolition de la peine de mort. « Demain, grâce à vous, la justice ne sera plus une justice qui tue » clame-t-il. Le vote favorable d’une majorité de députés, confirmé quelques jours plus tard par les sénateurs, conduit à la promulgation de la loi le 9 octobre 1981.

Au-delà de l’abolition de la peine de mort, son action de ministre de la Justice, puis de président du Conseil Constitutionnel et de sénateur est celle d’un réformateur des institutions et d’un protecteur de l’état de droit.

Guidé par une éthique rigoureuse et une conviction inébranlable, Robert Badinter n’a eu de cesse, tout au long de sa vie, de défendre la justice.

Programmation autour de l'exposition

Un numéro exceptionnel de Légende

A l'occasion de l'entrée au Panthéon de Robert Badinter, découvrez un numéro dédié du magazine LEGENDE 

Des visites commentées à thème

À travers les visites " Justice et abolition ", redécouvrez le Panthéon et les combats menés par ses grandes figures pour l'abolition de la peine de mort, et plus généralement en faveur de la justice. 

Point d’orgue du parcours, la visite de l’exposition « Robert Badinter, la justice au cœur » sera l’occasion d’évoquer entre autres, son rôle décisif dans l’abolition la peine de mort en France.