Incontournable
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Au cœur de la montagne Sainte-Geneviève, ne manquez pas la crypte du Panthéon, dernière demeure des grandes personnalités honorées par la nation.
Philosophes des Lumières, dignitaires d’Empire, écrivains, scientifiques, résistants : la conception du « Grand Homme » recevant les honneurs du Panthéon n’a pas toujours été la même au fil de l’histoire, notamment à l’époque napoléonienne : la moitié des personnalités inhumées dans la crypte sont ainsi des dignitaires de l’Empire, aujourd’hui largement méconnus pour la plupart.
Si on excepte cette période de l’Empire, l’engagement exemplaire en faveur des valeurs de la République, telles que la liberté, la justice, l’égalité, la tolérance ou la paix, est au cœur de la reconnaissance du « Grand Homme ».
Entrés respectivement en 1791 et 1794, les philosophes Voltaire et Rousseau, éminents représentants du siècle des Lumières, sont les plus anciens résidents du Panthéon.
Sous les IIIe, IVe et Ve Républiques, l’engagement exemplaire reconnu par la patrie est celui de Victor Hugo, mais aussi celui d’Emile Zola, de Jean Jaurès, de Victor Schœlcher ou encore de Jean Moulin, pour ne citer que quelques-uns des Grands Hommes.
Les femmes ont longtemps été absentes du Panthéon. En 1995, Marie Curie est la première femme à entrer au Panthéon pour ses mérites propres. Quatre autres femmes sont venues la rejoindre depuis, ouvrant progressivement la voie à une plus juste place des femmes au Panthéon : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Simone Veil et, dernière en date, Joséphine Baker.
Les personnalités honorées au Panthéon ne reposent pas toutes dans la crypte. L’hommage peut se traduire par la présence d’un cénotaphe, par exemple pour Joséphine Baker, ou par une inscription, comme pour Aimé Césaire.
Les hommages prenant la forme d’inscriptions sont pour la plupart individuels, mais peuvent aussi être collectifs, comme pour les Justes de France.
En 1791, c’est l’Assemblée Constituante, à l’origine de la création du Panthéon, qui effectue le choix des personnalités dignes de recevoir les honneurs de la République.
Pendant le Premier Empire, la décision revient à Napoléon Bonaparte.
Le choix appartient au Parlement sous les IIIe et IVe Républiques.
Enfin, depuis le début de la Ve République, en 1958, la décision relève du Président de la République.
Si les critères de panthéonisation ne sont définis par aucun texte, il existe toutefois certaines conditions pour qu’une personnalité bénéficie de la reconnaissance de la nation. Il importe d’une part qu’elle ait incarné de manière exemplaire, par ses écrits, ses engagements ou ses actions, les valeurs de la République. Il est nécessaire d’autre part, qu’elle-même, de son vivant, ou que ses descendants, aient approuvé le principe d’une entrée au Panthéon.
Après l’annonce officielle d’une panthéonisation par le Président de la République, la cérémonie d’entrée au Panthéon se prépare intensément, en trois mois environ.